venerdì 27 febbraio 2015

sabato 21 febbraio 2015

Arturo Graf ( 1848 -1913 )










 
L’ISOLA DEI MORTI


In mezzo al mare un’isola remota
Da quanto vive e si travaglia al mondo:
Intorno il mar che non ha fin né fondo:
In alto il ciel ch’eternamente ruota.
Poche, stagliate, cenerine rupi,
Cui, da piede, la salsa onda frastaglia;
Sulle rupi, all’ingiro, una gramaglia
D’erti cipressi inviluppati e cupi.
Sterminato è quel mar, placido, tetro;
Né fragoroso turbine sovverte,
Né lenta prora fende mai l’inerte
Onda che muta splende e par di vetro.
Sterminato è quel ciel, nitido, eguale;
Né tenebrosa nuvola vi tuona,
Né uccel che migri ad agognata zona
Batte mai pel diffuso etere l’ale.
Sotto l’antico ciel, nella grandeva
Pace obliosa, incommutabilmente,
Dalla silenziosa onda lucente
L’isola come salda ombra si leva.
Vasta quiete, alto silenzio! Un Lete
Fatto mare: un’immobile parvenza:
Uno stupor senza memorie, senza
Desio... Vasto silenzio, alta quiete!
Solo, quando nei gorghi algidi spento
Cade (poiché rifulse invano) il sole,
Fra i gran cipressi, entro le cave gole,
Mormora un lieve spirito di vento.



Questi versi mi furono in parte suggeriti da un noto quadro di
Arnoldo Bocklin.

domenica 15 febbraio 2015

Marcus Aurelius, Ad se ipsum









 De brevitate vitae

14.

[1] Κἂν τρὶς χίλια ἔτη βιώσεσθαι μέλληις, καὶ τοσαυτάκις μύρια, ὅμως μέμνησο ὅτι οὐδεὶς ἄλλον ἀποβάλλει βίον ἢ τοῦτον ὃν ζῆι, οὐδὲ ἄλλον ζῆι ἢ ὃν ἀποβάλλει. [2] εἰς ταὐτὸν οὖν καθίσταται τὸ μήκιστον τῶι βραχυτάτωι. [3] τὸ γὰρ παρὸν πᾶσιν ἴσον καὶ τὸ ἀπολλύμενον οὖν ἴσον καὶ τὸ ἀποβαλλόμενον οὕτως ἀκαριαῖον ἀναφαίνεται. [4] οὔτε γὰρ τὸ παρωιχηκὸς οὔτε τὸ μέλλον ἀποβάλοι ἄν τις· ὃ γὰρ οὐκ ἔχει, πῶς ἄν τις τοῦτο αὐτοῦ ἀφέλοιτο; [5] τούτων οὖν τῶν δύο ἀεὶ μεμνῆσθαι· ἑνὸς μέν, ὅτι πάντα ἐξ ἀιδίου ὁμοειδῆ καὶ ἀνακυκλούμενα καὶ οὐδὲν διαφέρει, πότερον ἐν ἑκατὸν ἔτεσιν ἢ ἐν διακοσίοις ἢ ἐν τῶι ἀπείρωι χρόνωι τὰ αὐτά τις ὄψεται· ἑτέρου δέ, ὅτι καὶ ὁ πολυχρονιώτατος καὶ ὁ τάχιστα τεθνηξόμενος τὸ ἴσον ἀποβάλλει. [6] τὸ γὰρ παρόν ἐστι μόνον οὗ στερίσκεσθαι μέλλει, εἴπερ γε ἔχει καὶ τοῦτο μόνον καὶ ὃ μὴ ἔχει τις οὐκ ἀποβάλλει.


venerdì 13 febbraio 2015

Ellade






O tu che frenasti l'impeto barbaro
di Dario e Serse,
sorgi ora Grecia,
da Capo Sunio un coro unanime
per te s'effonda
alla tua gloria,
di nuova vita fremente palpito
sia il tuo coraggio, terra dei forti !
Tu, sotto al giogo
eletta vittima
d'avidi satrapi servi dell'oro,
troppo hai sofferto con voci fievoli
del ladro nordico
il ceppo odioso.
S'alzi ora
il responso sacro di Delfi
e a precipizio dalle Fedriadi
vergogna cada
e tradimento !
Splenda al sole alta fronte,
all'astro rida
presàga vergine fiera, nei cori
fulgenti echeggi
di Tirteo il valore
d'una rinata Sparta ed atterri
il morboso serpente, delle nebbie
cimmerie cinto.
Dilaga esso figlio
dell'inferno e di Pluto, orrido drago
della Germania,
e a fiumi beve il sangue dell'Europa.
E tu madre
dall'antico servaggio assolta e libera,
ora sei serva
all'usuraio impero ?
Te che di Byron il gran nome onora,
che d'orgoglio ancor fremendo
esalti sull'are tue solenni,
o bianca Atene,
nemica dei tiranni, invitta vergine,
il risorto Demostene ti sproni
all'alta impresa.
Come quando addusse dal diluvio recente
nuovi mostri
la terra
e dall'ardente trasse fango
di specie immani
immagine insperata,
così rinacque in ceneri innovate
un infausto Pitone
dalle fauci
fuoco e veleno vomitando nero
sul mondo appena ridestato.
Colmo
del suo morbo era il cielo,
volitanti
nembi empivano silenti spazi senza stelle
e i monti e le vallate
agitavano fiamme.
Ed ecco
udì Febo Apollo e dalla vetta
giù venne dell'Olimpo in cuore irato,
il dio arco d'argento, e d'accecante
luce scoccò
terribile saetta.
Un lampo lacerò la notte
e il crollo colse
il maligno mostro e abbattute
furono nebbie e nubi e il buio vinto.
E s'effuse nei cieli
lo splendore
dell'eterno sorriso
sopra il mare.
O Figlia dell'Arciere,
dell'ignito Occhio
del cielo, ogni armonia,
ogni arte, ogni carme
da Te viene,
di Natura ogni luce,
la vittoria
sia il sigillo
dei secoli futuri.

domenica 8 febbraio 2015

Paul Valery, Le cimetière marin.






Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!
Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le temps scintille et le songe est savoir.
Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,
Eau sourcilleuse, Oeil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous une voile de flamme,
O mon silence! . . . Édifice dans l'âme,
Mais comble d'or aux mille tuiles, Toit!
Temple du Temps, qu'un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m'accoutume,
Tout entouré de mon regard marin;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l'altitude un dédain souverain.
Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l'âme consumée
Le changement des rives en rumeur.
Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change!
Après tant d'orgueil, après tant d'étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m'abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir.
L'âme exposée aux torches du solstice,
Je te soutiens, admirable justice
De la lumière aux armes sans pitié!
Je te tends pure à ta place première,
Regarde-toi! . . . Mais rendre la lumière
Suppose d'ombre une morne moitié.
O pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d'un coeur, aux sources du poème,
Entre le vide et l'événement pur,
J'attends l'écho de ma grandeur interne,
Amère, sombre, et sonore citerne,
Sonnant dans l'âme un creux toujours futur!
Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe mangeur de ces maigres grillages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Quel front l'attire à cette terre osseuse?
Une étincelle y pense à mes absents.
Fermé, sacré, plein d'un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d'or, de pierre et d'arbres sombres,
Où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux!
Chienne splendide, écarte l'idolâtre!
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,
Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux!
Ici venu, l'avenir est paresse.
L'insecte net gratte la sécheresse;
Tout est brûlé, défait, reçu dans l'air
A je ne sais quelle sévère essence . . .
La vie est vaste, étant ivre d'absence,
Et l'amertume est douce, et l'esprit clair.
Les morts cachés sont bien dans cette terre
Qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Midi là-haut, Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-même
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement.
Tu n'as que moi pour contenir tes craintes!
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant! . . .
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.
Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L'argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs!
Où sont des morts les phrases familières,
L'art personnel, les âmes singulières?
La larve file où se formaient les pleurs.
Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu!
Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n'aura plus ces couleurs de mensonge
Qu'aux yeux de chair l'onde et l'or font ici?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse?
Allez! Tout fuit! Ma présence est poreuse,
La sainte impatience meurt aussi!
Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse!
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel!
Pères profonds, têtes inhabitées,
Qui sous le poids de tant de pelletées,
Êtes la terre et confondez nos pas,
Le vrai rongeur, le ver irréfutable
N'est point pour vous qui dormez sous la table,
Il vit de vie, il ne me quitte pas!
Amour, peut-être, ou de moi-même haine?
Sa dent secrète est de moi si prochaine
Que tous les noms lui peuvent convenir!
Qu'importe! Il voit, il veut, il songe, il touche!
Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,
À ce vivant je vis d'appartenir!
Zénon! Cruel Zénon! Zénon d'Êlée!
M'as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas!
Le son m'enfante et la flèche me tue!
Ah! le soleil . . . Quelle ombre de tortue
Pour l'âme, Achille immobile à grands pas!
Non, non! . . . Debout! Dans l'ère successive!
Brisez, mon corps, cette forme pensive!
Buvez, mon sein, la naissance du vent!
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme . . . O puissance salée!
Courons à l'onde en rejaillir vivant.
Oui! grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée,
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l'étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil
Le vent se lève! . . . il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs!
Paul Valery

sabato 7 febbraio 2015

Blaise Pascal, Pensieri.

Che cos'è in fondo l'uomo nella natura? Un nulla rispetto all'infinito, un tutto rispetto al nulla; un qualcosa di mezzo tra il niente e il tutto. Infinitamente lontano dall'abbracciare gli estremi, la fine delle cose e il loro principio gli sono invincibilmente nascosti in un impenetrabile segreto, ed egli è ugualmente incapace di vedere il nulla da cui è stato tratto e l'infinito dal quale è inghiottito. (n. 43, 1994)

domenica 1 febbraio 2015

Illusione






Non so perché d'amore
il dolce sguardo
tu mi negasti
ed arrossivi ancora
non di piacere, ma di sdegno
allora,
quando agli assalti ero lontano
e tardo.
Non del piacere
l'amoroso sguardo
l'animo mio ti volse,
non era l'ora
di basse voglie, ma quando
Amore accora
e cinge del suo fuoco,
ond'io ardo.
Un dio
parlava nel mio
inteso volto
ed a sua legge vincolava fede,
non l'aspra fuga
di chi mai non cede.
Ma tu fuggisti
al tuo promesso volto
e me
trattasti come chi travede,
e non s'incontra
dove Amore
ha sede.
Ora la nebbia involve
questo mio cuore,
vane sono le ore
ed ogni moto assolve
un sogno di silenzi.
Muto il mare respira
la notte che avanza,
nella mia stanza l'occhio
s'apre immoto
e il vuoto si spalanca.
E stanca
è la mia vita,
fuggita tu, mia speranza,
mi sei per sempre
forse, se il sole
più non leverà
la sua crinita fiamma.
Dorme ora la terra
e serra ogni amore
entro il suo petto.
Candida ella posa
coi neri capelli sparsi
sul letto quale fiore
che la rugiada attende,
con la sua chioma
cui l'aria lieve discende
d'uno spiro dischiuso.
E il vento invade la notturna
chioma arborea
delle selve montane ove cade eburna
la veste della vergine luna,
e sull'equorea bruna
iride del lago si distende.
Effuso spirito profondo doma
l'infinito coro delle stelle,
e un pianto si distilla
nel mio seno, e ad ogni favilla
un desiderio nasce di più belle
immagini fugaci.
Audaci brame che il buio nasconde
nell'onde dell'ombra,
come in fondo al mare.
Ma avare sono l'ore del giorno,
senza ritorno ci tolgono i sorrisi,
e la notte sola li irradia
nei mondi lontani del cielo
radianti di beatitudine.
La solitudine allora
felici ci rende e indora
un nostro pensiero, perduto
nelle còltrici immense
del sonno celeste.
E il tuo fantasma m'investe
nel seducente canto
della notte, che del suo manto
mi cinge intessuto
d'amati sogni, ove oblìo consola
di fugace visione
l'immortale illusione.