domenica 15 luglio 2012

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal






Charles Baudelaire    Les fleurs du mal   Milano, Garzanti, 1983
                                          ( 1861 )


La donna fatale, vedi pag. 36, “  L’idéal “ :

Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d’un siècle vaurien,
Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien.

Je laisse à Gavarni, poëte des chloroses,
Son troupeau gazouillant de beautés d’hôpital,
Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses
Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.

Ce qu’il faut à ce cœur profond comme un abîme,
C’est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,
Rêve d’Eschyle éclos au climat des autans ;

Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,
Qui tors paisiblement dans une pose étrange
Tes appas façonnés aux bouches des Titans !

Disposizione d’animo dell’esotista vedi pag. 42-43, “ Parfum exotique “ :

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,
Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Pag. 48-50 ( “ Sed non satiata “ ) :

Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Œuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits,

Je préfère au constance, à l’opium, au nuits,
L’élixir de ta bouche où l’amour se pavane ;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
Ô démon sans pitié ! verse-moi moins de flamme ;
Je ne suis pas le Styx pour t’embrasser neuf fois,

Hélas ! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l’enfer de ton lit devenir Proserpine !

Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu’elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.

Comme le sable morne et l’azur des déserts,
Insensibles tous deux à l’humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.

Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l’ange inviolé se mêle au sphinx antique,

Où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.

La deità bruna circondata da un alone di pallide luci e di profumi orientali viene paragonata a un serpente. Chi non riconoscerebbe in questo ritratto Salammbô ? La donna orientale, bella e crudele, fredda e sterile, non è soltanto un’ossessione di Flaubert, essa appare non meno ossessionante nella poesia di Baudelaire e nella “ Erodiade “ di Mallarmé. E’ il simbolo della vita vista con gli occhi estatici e atterriti del pagano. Svanita e ripudiata ogni giustificazione ultraterrena dell’esistenza, la natura si palesa ora agli occhi di chi ancora riflette come una mostruosa divinità caotica e crudele. Fu il marchese De Sade ad affermare il principio che legge precipua dell’esistenza è la violazione stessa della legge e la rottura d’ogni ordine, il male, il caos, la violenza, l’istinto, la libidine, la crudeltà costituiscono la “ vera ” natura dell’uomo e d’ogni essere vivente. Come il Dioniso di Nietzsche è il dio del caos e dell’ebbrezza nell’annullamento del principium individuationis nel caos, come il piacere e la serenità che Dioniso elargisce agli uomini si debbono pagare col sacrificio del sangue ( Dioniso carnivoro, Dionysos Omestès ), così anche a questa donna gli unici sacrifici tributabili sono quelli cruenti perché ella è ( vedi n. 25 ) “ machine aveugle et sourde, en cruautés féconde “. Infatti il nome vero di questa deità, che come Dioniso è circondata di tigri e pantere, è stato rivelato proprio da Flaubert che della Salammbô ha fatto il poema celebratore di Cibele.
Per la ferinità della donna vedi pag. 62, “ Le chat “, dove la donna assume la fisionomia di una belva.

 LE CHAT

Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.




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